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Titre | Cinquante-huitiesme Conference du mercredy 27. Dec. 1634, dans Seconde Centurie des Questions traitées ez Conferences du Bureau, depuis le 3 novembre 1634. Jusques à l\'11 fevrier 1636 |
Auteurs | Renaudot, Théophraste |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1636 |
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, p. 70
Le 2. Dist bien que la peinture soit sensible et visible, il appartient néantmoins à fort peu de personnes d’en bien juger : tesmoin Alexandre, lequel estant allé voir Apelles, et voulant parler de la peinture, les apprentifs de ce peintre ne se pûrent tenir de rire, tant il en parloit mal. Aussi la peinture est-elle une des plus nobles parties des méchaniques; et devroit aussi bien tenir son rang dans les mathématiques que l’astronomie.
Dans :Apelle et Alexandre(Lien)
, p. 72
Il y a plus de merveille en la peinture de representer au naturel avec un trait grossier du charbon (comme on dit que fit Apelles devant Ptolemee pour lui representer celui qu’il ne lui pouvoit former) qu’avec les couleurs, la moindre partie de la peinture : qui ne consiste proprement qu’en la proportion : laquelle estant la plus divine action de l’entendement, il ne faut pas s’estonner s’il y a si peu de bons peintres au prix des autres. Ceux-là s’abusans qui ont colloqué l’excellence de la peinture en la subtilité des traits lors qu’ils feignent que le mesme Apelles fut reconnu de Protogenes pour avoir fait une ligne plus subtile que lui. Car au contraire, les plus excellents traits de maistres sont souvent les plus grossiers. Et cette proportion pour estre exacte ne doit pas seulement imiter les sujets particuliers, mais l’espèce de chacune chose en general. Ce que n’ayant pas fait Michel Caravague il y a 60 ans : et au lieu de suivre les belles regles d’Albert Durer, s’estant arresté à copier seulement apres le naturel, a servi de planche à tous ses successeurs, qui ne s’amusent plus qu’à cette imitation destitüee de ses régles : d’où nous viennent les défauts de la peinture aujourd’hui.
Dans :Apelle et Protogène : le concours de la ligne(Lien)
, p. 146
Et comme si le desir de se representer estoit naturel à toutes choses, il n’y a point de corps qui ne produise incessamment son image : laquelle voltige et flotte dans l’air, tant qu’elle ait rencontré quelque corps solide et poli pour former son tableau, tel qu’est celui qui se void dans les miroirs et dans l’eau claire, beaucoup plus parfait que ceux que l’art forme avec le pinceau : voire mesme que leurs originaux, de la matiere corporelle desquels ils sont entierement dépoüillez. Et comme les commencemens de tous les arts sont grossiers, celui de la peinture s’attribuë à la fille de Belus, qui voyant l’ombre de son pere contre une muraille la contretira d’un charbon. Car la pourtraiture inventée par Philocles Egyptien, a precedé la peinture, inventée par Gyges Lydien en Egypte, selon Pline : ou par Pyrrhus cousin de Dedale, selon Aristote.
Dans :Dibutade et la jeune fille de Corinthe(Lien)
, 148-149
Il y a plus de merveille en la peinture de representer au naturel avec un trait grossier du charbon (comme on dit que fit Apelles devant Ptolemee pour lui representer celui qu’il ne lui pouvoit former) qu’avec les couleurs, la moindre partie de la peinture : qui ne consiste proprement qu’en la proportion : laquelle estant la plus divine action de l’entendement, il ne faut pas s’estonner s’il y a si peu de bons peintres au prix des autres. Ceux-là s’abusans qui ont colloqué l’excellence de la peinture en la subtilité des traits lors qu’ils feignent que le mesme Apelles fut reconnu de Protogenes pour avoir fait une ligne plus subtile que lui. Car au contraire, les plus excellents traits de maistres sont souvent les plus grossiers.
Dans :Apelle au banquet de Ptolémée(Lien)